La Presse
Comment est née votre marque et comment la décririez-vous ?
Depuis près de 35 ans j’ai bâti l’identité de la marque, un savoir-faire local et les infrastructures nécessaires pour positionner Marie Saint Pierre comme première maison de luxe canadienne avec une chaîne de développement et de production à 360 degrés. Cela permet un développement et une production habile et intelligente. Au cœur de la création, les notions de qualité, d’efficience, d’éco responsabilité et de bien-être imprègnent l’ensemble des étapes de ma chaîne d’approvisionnement et de production comme symbole d’un LUXE RÉINVENTÉ.
Parlez-moi de votre processus créatif ?
Mon processus créatif est issu d’une réflexion sur la matière première, les volumes, la fonction et l’identité. La matière est le point de départ de toute les collections, les volumes et la confection s’articulent autour du mouvement et de la recherche de nouvelles techniques qui enrichissent le travail de création et bonifient la qualité et la fonctionnalité de chaque pièce. Je travaille sur mannequin vivant ce qui me permet de voir le mouvement de chaque pièce et selon moi ceci fait en sorte que le vêtement prend tout sa forme lorsqu’il est porté. Je crée aussi des accessoires et des articles pour la maison qui s’alignent avec les valeurs de la Maison car ils sont tous développés à l’interne et non sous licence.
Qu’est-ce qui a inspiré votre nouvelle collection ?
Les femmes que j’habille sont mon inspiration. J’ai le privilège de vêtir des femmes sûres d’elles qui portent mes créations parce qu’elles leur procurent un pouvoir à la fois de protection et de séduction, une espèce d’armure moderne sur laquelle elles peuvent compter en tout temps.
Quelles sont vos influences du moment ?
Tout autour de moi m’influence, particulièrement la nature et sa fragilité face aux changements climatiques. J’essaye de poser un regard sur une réalité dans toute sa décadence. À travers mon geste artistique j’en extirpe la beauté. Les sujets des dernières collections parlent des insectes en voie de disparition, des déchets plastiques rejetés par la mer, de nomadisme et de réchauffement de la planète.
Quelle est le produit phare de votre marque ?
Notre gamme de classique reste le pilier de notre marque. Nous développons près de 350 styles par an (j’espère que la situation présente ralentira ce rythme imposé), donc difficile de rester sur un seul produit, mais de façon plus technique nos pièces hybrides de confection semi-structurées sont toujours des pièces maîtresses des collections.
Qui sont la femme et l’homme Marie Saint Pierre ?
Comme je le mentionnais plus haut, j’habille des femmes (et des hommes plus récemment) d’action qui ont le désir de changer les choses. Le vêtement est pour eux plus qu’un simple reflet de leur statut, il est au centre de leur caractère et porte un message et symbolise le mouvement, l’individualité et le bien-être.
Quelle est votre plus beau souvenir relié à la mode ?
Défiler à Paris en 1995.
Comment relevez-vous les défis de la COVID ?
Je crois que cette crise va bousculer de façon permanente notre industrie. Surtout dans le créneau du luxe où l’on a de façon systématique dépourvu le produit de son intemporalité. Le commerce a eu le dessus sur la qualité qui est l’essence même du luxe. Heureusement, nous sommes un peu en marge de cette tendance car notre production que l’on a voulu locale reste limitée dans son expansion, ce qui crée de la rareté.
Sur une note différente… quel est le livre sur votre table de chevet ?
Mon iPhone. Je n’ai pas la concentration et le temps nécessaire pour lire en ce moment donc je me tourne vers les balados.
La chanson que vous écoutez en boucle ?
Encore une fois je n’écoute pas une chanson en boucle, mais parfois certains artistes comme Jacob Gurevitsch ou ma nouvelle playlist sur Spotify (MSP).
Une télésérie que nous devrions visionner en rafale ?
En ce moment, j’écoute “The Eddy”.
Votre recette du moment ?
Le pain maison.
Et un film qui vous inspire ?
Question difficile ! Comment en choisir un alors qu’il y a tant d’œuvres magnifiques ? J’aime beaucoup l’œuvre de Jean-Marc Vallée, Denis Villeneuve, Léa Pool et Denis Arcand, pour ne nommer qu’eux.
Andrew McNally
Je m’amuse souvent à répondre que je suis un hybride dans de la mode lorsque l’on me demande ce que je fais dans la vie. Je réponds ainsi car j’interviens de différentes façons dans ce milieu qui me passionne. Je suis chroniqueur mode au Journal de Montréal dans lesquelles je signe différentes chroniques, dont Mode de stars et Dans la garde-robe de… Je suis derrière l’image de chanteurs et d’acteurs du Star Système québécois. Je fais également de la direction artistique pour des événements mode et des défilés. Et j’occupe le reste de mon temps à enseigner la mode au Collège LaSalle !
