ET SI TU POUVAIS CHANGER DE TÊTE À CHAQUE JOUR?

Que la tendance coiffure soit plus brunette ou blondinette, coupes longues ou courtes, imagine si chaque jour tu choisissais tes cheveux comme on choisit ses souliers?

 

C’est la vision qu’a le styliste capillaire Stéphane Scotto Di Cesare. 

 

 

Pour ceux qui auront vu l’émission Schitt’s Creek, on se rappelle tous de l’amour inconditionnel que Moira Rose porte à ses perruques. Lorsque la femme milliardaire est tombée dans la rue, ce sont ses perruques qu’elle a sauvées en premier. Et même si l’émission se veut une comédie et qu’on pouvait rire de l’exubérance démesurée du personnage, plusieurs ont ressenti un petit fond de jalousie à constater cette possibilité de changer de tête à chaque jour. En tous cas, moi ça me travaillait.

 

Or, pour l’instant, cette liberté a surtout été adoptée par la communauté drag queens. Mais si on se fie à l’histoire, la communauté LGBTQ+ a très souvent ouvert la voie aux nouvelles tendances bien avant le reste de la population. Et si le port de la perruque était aussi un mouvement «trend setter»? Et si, à l’image de Moira Rose, les femmes hétéro commençaient aussi à porter une coiffure accessoire selon leur mood du jour? 

 

LE CENTRE EATON FAIT TOURNER LES TÊTES

 

 

Créée par le Festival Mode + Design pour mettre en valeur le travail de Stéphane Scotto di Cesare, la nouvelle vitrine du Centre Eaton de Montréal, appelée avec affection [ IMPERTINENCE ] , fait certainement tourner des têtes. Grâce à la collaboration avec des artistes drag d’ici, la vitrine abonde de sculptures capillaires plus extraordinaires les unes que les autres. On peut être ébloui par cette masse colorée et frivole, mais on peut aussi se laisser hypnotiser dans l’analyse des détails de chacune des œuvres et tourner sans cesse en rond dans cette vitrine traitée comme un carrousel infini. 

 

Si la vitrine fait penser à une exposition muséale, elle est également porteuse d’une vision, celle de démocratiser la perruque et permettre à tous de pouvoir changer de tête comme on change de souliers. En plus d’être un bon camouflage en cas de bad hair day, ou une occasion de s’amuser pour matcher sa tête au thème de la soirée, il y a un aussi un effet émotionnel puissant qui accompagne l’accessoire. 

 

Lors de son travail dans le cadre de «Canada’s Drag Race», Stéphane nous raconte qu’un.e candidat.e était insécure avant d’entrer en scène, mais «dès qu’il a mis la perruque, il est rentré dans le personnage et est devenu invincible». Tout comme le maquillage peut être vu comme un masque ou une arme de confiance en soi, de nouveaux cheveux peuvent aussi rendre quelqu’un plus fort, plus sûr. 

 

L’ARTISTE DERRIÈRE CETTE «IMPERTINENCE»

 

 

Né pour être coiffeur comme son père, grand-père et arrière grand-père, c’est toutefois Montréal qui a amené à Stéphane Scotto Di Cesare la folie pour laquelle on le connaît aujourd’hui. Si quelqu’un veut quelque chose de bizarre, il appelle Stéphane. En ayant développé jeune ses aptitudes en sculpture, broche, collage, forage, peinture et poterie, il réalise maintenant de véritables œuvres capillaires aussi délectables à l’œil qu’un gâteau. Mais ce gâteau-ci prend plus d’une trentaine d’heures à réaliser. 

 

D’OÙ VIENNENT LES TÊTES?

Un merci particulier aux avant-gardistes de cette probable future tendance mainstream qui ont généreusement prêté leurs têtes pour l’occasion de la vitrine : Stéphane Scotto Di Cesare, Cirque du Soleil, Todrick Hall, The Suki Doll, The Queen Priyanka, Rita Baga, Lady BOom BoOm, Lady Josephine, Barbada de Barbades, Peach, Netflix / Bridgerton, Jessie Précieuse, Jimbo, Gisèle Lullaby, Narcissa Wolfe et l’exposition Judy Garland (Roberto Racanelli)